L’UDREPNIRAM
En des temps reculés ou l'homme s'élevait de l'animal en une nature encore indomptée .
C'était une époque de survie
Bien qu'ayant apprivoisé le feu et s'étant façonné des abris, se nourrir représentait pour lui, chaque nouvelle aube venue, un sempiternel défi avec sa part de sacrifices.
Au fil des saisons, la communauté grandissait, les enfants continuaient de naître et la nourriture tant convoitée, peu à peu vînt à manquer. Sans suivirent des poignées d'hiver qui ne pardonnèrent pas aux plus faibles.
Les Hommes ne s’étant jusqu'alors contentés, de quelques chasses sur la terre ferme, de cueillettes, et de pêches dans les lacs et rivières, cela en restait moins que nécessaires. Affamés, ils entreprirent alors, réunissant les plus ingénieux et courageux d'entre eux, d'affronter le large.
Une étendue jusqu'ici mystique
Ils la voyaient parfois lasse, douce et plate, accueillante malgré ces mystères et tantôt rugissante, menaçante ; noire de colère, se fracassant contre et usant la pierre. Cette face effrayante, tint à l'écart des siècles passants, Hommes et Océans.
Il savait en outre, observant les oiseaux piqués en elle de la tête, en ressortir le bec goinfré d'alléchantes victuailles, que cette surface limpide et sans fin serait comme une mère nourricière pour lui et ses paires.
C'est ainsi qu'il conçut des barques de fortune et sans alla, bravant l'inconnu, glisser sur cette mer dans l'espoir d'un futur pour ses chers.
Des pêches abondantes, les marins en revenaient fiers, brandissant de leurs mains le plus dodu des poissons qu'ils n'eurent, auparavant même, jamais vue.
De chaque expédition naissaient espoir et désespoir
La navigation étant plus que aléatoire, nombreuse furent les embarcations rejoignant les abysses, recrachées par morceaux comme grignoté et digéré, part celle qui leurs avaient tant donné.
Ceux qui ayant bravé les tempêtes en revenaient vivants, tenant encore en ce monde la mort pour compagnons, relatent l’existence de l'UDREPNIRAM.
Certains racontent qu'il serait l'âme même du tout premier pionnier des mers, réincarner par les anciens dieux afin d'aider ceux, qui dans le respect viendrai à s'aventurer en leur antique royaume aquatique.
Décrit comme un refuge pour les marins perdus, qui surgit au loin, dans le creux rugissant, de ces vagues qui s'entre chocs en un bruit lourd et assourdissant.
Se manifestant au-delà des embruns, en une lumière brillante, étincelante à la frontière du ciel, qui apparaît quand la lutte touche à sa fin, que les marins savent mais ne lâchent rien.
Amarré pour une nuit, ce n’est que le matin venue, le calme revenu, ce remettant à flot et prenant le large ; l'esprit encore vague et tourmenté, qu'ils décrivent ce à quoi ils doivent la vie. Un bâtiment géant et ils en sont sûrs : vivant, entraperçu clairement, seulement quelques instants avant qu'il ne disparaisse, s'engouffrant dans les tréfonds, ne laissant qu'écume de son apparition.
Et c'est depuis, que le long des côtes, à l'entrée des ports, que fût bâti d'étrange tours au pinacle luminescent, guide et protecteur des hommes amoureux de l'océan.
N.M